Le gouvernement face à ses responsabilités.
Je suis le premier à dire que l'état, le gouvernement, ou les autorités constituées ne peuvent pas tout faire, et qu'on ne peut, ou qu'on ne devrait pas, les rendre responsables de tout.
C'est pourtant ce que l'on va faire, ce que le 'peuple' va faire, ce que la rue va faire, si les prévisions de récession continuent à s'amonceler, et si nos experts continuent à prendre un air chagriné, certains ne cachant pas leur jubilation devant ce mauvais coup porté à la majorité, présidentielle ou gouvernementale.
Entre réformes sérieuses, et révolution catastrophique, il y a urgence.
Le mouvement des lycéens montre que ce n'est évidemment pas de l'école qu'il s'agit. On peut le déplorer, mais ce n'est ni le contenu des programmes, ni le sort des professeurs partant à la retraite qui intéresse les jeunes, mais leur propre avenir. Il ne s'annonçait pas riant il y a 3 ans, au moment du mouvement anti-CPE, alors que la croissance était encore là.
Maintenant que l'on annonce une récession d'au moins 1% - et elle sera pire encore si on ne va pas bien au delà des mesures de relance déjà annoncées, les jeunes peuvent vraiment se demander quel avenir les attend, réforme ou non.
En dehors de la violence de certaines de ces manifestations - violences inexcusables mais explicables - au delà de leur désarroi, il y a un véritable désespoir que l'on voit percer de ci de là.
Les mesures prises, financières comme économiques, restent incompréhensibles aux yeux de la plupart de nos concitoyens.
Ils n'ont d'ailleurs pas entièrement tort de juger sévèrement ces mesures, lorsqu'ils en comprennent les raisons. Et même s'ils avaient tort, la perception que ce sont toujours les mêmes qui trinquent, et les mêmes qui s'en sortent, ne ferait rien pour leur redonner confiance en ceux qui les gouvernent, en ceux qui nous gouvernent.
Face à des affirmations discutables, la méfiance généralisée s'installe.
Au delà de querelles idéologiques entre la droite - ou prétendue telle - et la gauche - ou ce qu'il en reste, le contexte socio-politique est en complet désarroi, du fait d'une situation économique désastreuse, et d'affirmations d'experts très contestables.
Ainsi, il n'est pas vrai qu'une économie moderne ait besoin de marchés financiers florissants - ce n'est pas la Bourse qui aide les entreprises à se développer, même si c'est elle qui conduit certaines entreprises à se lancer dans une course au gigantisme, afin de résister à des OPA, ou au contraire à profiter de certaines aubaines. Mais cela, les intermédiaires boursiers et les professeurs de finance des marchés ne sont pas prêts à l'admettre, et à abandonner ainsi leur gagne-pain qui leur assurent des heures de 'consulting' à plusieurs milliers d'euros.
Il n'est pas vrai non plus que le système bancaire soit le seul à pouvoir assurer le fonctionnement normal de l'économie. Il est bien placé, certes, quand il fonctionne correctement, et lorsqu'il accorde des prêts 'normaux' au financement des entreprises et à la consommation des ménages. Mais lorsqu'il consacre l'essentiel de ses fonds, et la plupart de ses 'experts' - souvent recrutés dans les majeures 'Finance' de nos grandes écoles - et qui ne connaissent donc pas grand chose à la vie économique réelle, à des placements financiers dans des fonds de fonds de fonds d'investissement, il vaut mieux s'en séparer. Quitte à demander à l'état de faire fonctionner lui-même correctement les mécanismes de création monétaire qu'il avait pour fonction régalienne de surveiller.
Les mesures à prendre.
La première, de loin la plus facile 'économiquement' - mais pas si facile idéologiquement - est de reconnaître que les investisseurs et les spéculateurs qui ont perdu leur chemise (c'est plus souvent leurs yachts) en 'jouant' à la Bourse en espérant des rendements très supérieurs au taux de croissance de l'économie ont eu tort de le faire, et que nulle mesure ne sera prise pour leur venir en aide.
Un bémol peut être pour les très petits épargnants dont le montant investi - une goutte d'eau dans les montants en jeu - serait très faible, 5 ou 10000 euros pour fixer les idées. On peut en effet penser qu'ils ont été grugés par des conseillers financiers peu scrupuleux, m^me s'ils ont manqué de bon sens et de retenu: ON NE PEUT GAGNER HONNETEMENT PLUS QUE LE TAUX DE CROISSANCE DE L'ECONOMIE, les richesses étant produites par le travail, et non par la spéculation.
Toujours dans la même idée, celle de restaurer la confiance, et de montrer que les escrocs financiers sont aussi coupables que le petit voleur à l'étalage - et qu'ils coûtent beaucoup plus cher à la collectivité - je pense qu'il faudrait assortir la moindre aide aux banques françaises de la condition sine qua non du départ de l'ensemble de l'équipe dirigeante de la banque concernée - et pas seulement de quelques lampistes ou traders aux actions médiatisées à dessein.
Si le chef d'état major de l'armée a été 'démissionné' pour un acte commis par un sous-officier à Carcassonne - alors que sa responsabilité véritable ne devait pas être colossale - c'est bien le moins de demander à nos banquiers d'avoir un peu de décence, et de comprendre qu'ils ont fait leur temps.
Si une telle mesure n'est pas possible légalement, puisque les banques françaises sont privées, la puissance publique peut jouer sur les différents ratios exigés des banques réfractaires pour qu'elles comprennent qu'elles ont tout intérêt à se débarrasser de leurs haut dirigeants - au mieux irresponsables, au pire incompétents et malhonnêtes.
Ce couple de mesures ne coûterait rien financièrement, et pourrait commencer à restaurer la confiance dont notre pays a tant besoin, en cette période que d'aucuns commencent à juger pré-révolutionnaire, du fait du désespoir grandissant de nombre de nos compatriotes.
Quelques mesures 'purement économiques'.
Lancer de grands travaux d'infrastructure (enfouissement de lignes EDF, amélioration de voies ferrées laissées à l'abandon, restauration d'écluses et régulation et développement de voies navigables, habitats collectifs orientés 'écologie', fermes photo-voltaiques, centrales nucléaires de troisième génération - même si cela va faire grincer des dents,...) est évidemment une des priorités, même si son coût très important n'a permis au gouvernement actuel que d'en annoncer une toute petite partie. Cette mesure est importante à long terme - certaines infrastructures manquant cruellement à notre pays - et à court terme relancera l'emploi dans le secteur du BTP, sans grever pour autant notre balance commerciale, tout en assurant du pouvoir d'achat au personnel concerné.
Pour un Revenu Minimum de Dignité.
Mais il faut aussi relancer la consommation, par le biais du pouvoir d'achat des catégories les moins privilégiées de la population. Je propose à ce sujet, sans reprendre les thèses un peu extrêmes du mouvement sociétalisme, de distribuer à chacun de nos concitoyens, adultes, - indépendamment de toute autre sorte de revenu qu'il pourrait tirer de son travail, l'équivalent du quart du PIB moyen par habitant.
Ce PIB moyen est de l'ordre de 30000 euros annuels, soit 2500 euros mensuels.
Chaque adulte de notre pays devrait donc percevoir - et cette mesure peut être mise sur pied en moins d'un an - 625 euros de R.M.D., net d'impôts. On peut aussi imaginer qu'un enfant de moins de 18 ans recevrait en moyenne la moitié de cette somme, de façon progressive, un couple ayant 2 enfants de 8 et 10 ans recevant ainsi de la collectivité près de 1900 euros mensuels, indépendamment de tout revenu issu de son travail. Ce R.M.D. serait en grande partie financé par la disparition de nombre de mesures à l'inefficacité garantie et qui ont pour directe conséquence une inflation des travaux administratifs, sans aucune valeur ajoutée, ayant pour principal objectif de vérifier que telle ou telle allocation va bien à la bonne personne, et ne contredit pas telle ou telle autre mesure.
D'autres mesures peuvent être envisagées, comme une TVA sociale qui pénaliserait les produits importés de pays dont les conditions de travail sanitaires et humaines sont plus que discutables, ou pour avantager les produits 'propres' ou 'éthiques'. Mais ceci est une autre histoire. Ce qui est sûr, c'est qu'il faut agir, le 'bon peuple' ne va pas attendre passivement que les experts lui annoncent de nouvelles catastrophes dans lesquelles il sera considéré comme un simple 'dommage collatéral'.
vendredi 19 décembre 2008
Si l'état n'agit pas, la rue le fera...
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